Le Tabernacle
Commentaire historique : le catalogue Des images, une Présence, édité en 2012 par le diocèse de Tarbes et Lourdes à l’occasion d’une exposition de dessins de retables et de mobilier religieux, commente le dessin du tabernacle de Hiis, sans donner les sources : « En l’année 1709, il prit au sieur curé de Vielle de faire embellir son église de Hiis et pour cet effet il convint avec ledit Ferrère de la faction d’un tabernacle doré qui garnirait l’autel d’un bout à autre auquel tabernacle il y auroit neuf figures en ronde bosse deux bas reliefs ou seroient représentes quelques traits de la vie de Saint Martin patron du lieu ».
On constate quelques différences entre le dessin préalable de Marc Ferrère et la réalisation du tabernacle. Sur le dessin, les panneaux latéraux représentent l’Annonciation et La Visitation. Ils ont été remplacés par des épisodes de la vie de saint Martin, conformément au souhait du curé de Vielle. Le couronnement, sur le dessin, figurait l’Agneau mystique sous un dais, entouré des symboles des Evangélistes. Il a été remplacé par un édicule qui abrite une niche d’exposition. C’est un modèle que Marc Ferrère a réalisé à Senac, Mazerolles et Marsas. Dans ces trois exemples, la niche d’exposition est surmontée d’un dais à draperies. A Hiis, il n’y a pas de dais. Soit il n’a jamais été réalisé, soit il a disparu. Un amortissement (cœur enflammé surmonté d’une croix) marque l’achèvement de l’axe vertical.
DESCRIPTION
. Catégorie technique (mots) : menuiserie ; sculpture
. Matériaux et techniques (mots) : bois : décor en demi-relief, relief gravé, ronde-bosse, peint, doré.
. Description (phrases) : Le tabernacle architecturé se déploie sur deux étages. L’étage principal est composé d’un avant-corps central entouré de deux ailes et fermé par des ailerons à enroulement interne. Il est scandé de panneaux sculptés, niches et colonnettes torses et surmonté d’un entablement. Sur la corniche, alternent des reliefs ajourés en couronnement des panneaux et des vases d’amortissement placés à l’aplomb des niches. Sur l’axe vertical, au-dessus de la porte du tabernacle, la niche d’exposition vient s’encastrer dans un édicule dont les panneaux, en biais, sont cantonnés de deux ailerons. Un amortissement est placé au sommet de l’élévation.
. Représentation (mots) : Crucifixion ; Charité de saint Martin ; La Vierge présentant à saint Martin sa nomination en tant qu’évêque de Tours ( ?) ; un saint évêque, probablement saint Martin ; saint Paul ( ?) ; Vierge à l’enfant ; Sacré Cœur ; têtes d’angelots dans les nuées ; draperies ; coquilles ; rinceaux ; acanthe …
. Précision sur la représentation (phrases) : Une Crucifixion est figurée sur la porte de l’armoire eucharistique qui est surmontée d’une tête d’angelot et encadrée de deux niches dont les statuettes sont difficilement identifiables, en l’absence d’attribut : à droite une figure juvénile vêtue d’une tunique ouverte en V, au-dessus du genou ; à gauche, peut-être saint Paul car il tient dans la main un fragment d’attribut qui ressemble au pommeau d’une épée ? La Charité de saint Martin est représentée sur le panneau qui se situe à droite de la porte du tabernacle : saint Martin, juché sur son cheval, découpe son manteau pour le donner au pauvre qui a pour particularité de porter une jambe de bois (on retrouve cette représentation à l’identique sur le tabernacle d’Ancizan). La niche qui se situe à l’extrémité, du côté droit, abrite un saint évêque, probablement saint Martin. Le second panneau représente saint Martin en évêque, la crosse et la mitre à ses pieds, agenouillé devant la Vierge assise sur une nuée. Marie porte dans ses mains un parchemin, peut-être la nomination du saint au siège de Tours ? Dans la niche qui se situe à l’extrémité gauche : un saint dont la tête est dirigée vers le ciel et le bras gauche levé. La posture peut laisser supposer qu’il portait une hampe mais l’attribut a disparu. Une Vierge à l’enfant est placée sur la niche d’exposition. Elle portait le sceptre, rompu, dans sa main droite. L’enfant tient le globe. Sur les panneaux en biais encadrant la niche, sont figurés des têtes d’anges émergeant des nuées (on trouve les mêmes à Senac). Le Sacré Cœur, surmonté de la croix, surplombe la niche. Le répertoire décoratif se déploie autour des consoles (acanthe, cornets), sur les reliefs ajourés (entrelacs d’acanthe), la porte de l’armoire (fleurs et feuillage), les socles des niches (draperies) et des colonnettes torses (pointes de diamant). Deux pots à flamme viennent à l’aplomb des niches externes.